Après un accident, la victime espère une indemnisation juste et complète. Pourtant, de nombreuses erreurs — parfois anodines en apparence — peuvent considérablement réduire le montant final proposé par la compagnie d’assurance.
En tant que médecin conseil de victimes, j’observe régulièrement ces situations évitables. Voici les 10 erreurs les plus fréquentes… et surtout, comment les éviter.
1. Ne pas consulter un médecin conseil indépendant
C’est la plus fréquente et la plus lourde de conséquences.
Le médecin expert mandaté par l’assurance agit pour le compte de celle-ci.
Ne pas être accompagné d’un médecin conseil de victimes prive la victime d’un contradicteur médical capable de défendre objectivement ses intérêts.
2. Négliger le certificat médical initial
Ce document fonde toute la procédure d’indemnisation.
Un certificat incomplet (oubli de lésions, de douleurs, de contextes psychiques) limite les possibilités de reconnaissance ultérieure.
→ Toujours vérifier que chaque atteinte, même mineure, soit notée dès les premières heures.
3. Attendre trop longtemps avant de déclarer ou d’agir
Les délais administratifs sont courts : certains recours ou expertises doivent être engagés dans les mois suivant l’accident.
Une consultation médico-légale précoce permet d’éviter toute forclusion et d’anticiper les démarches d’indemnisation.
4. Minimiser ses symptômes par pudeur ou lassitude
Beaucoup de victimes, souhaitant “avancer”, taisent leurs douleurs ou troubles persistants.
Résultat : ces séquelles ne figurent pas dans les documents officiels et ne sont donc jamais indemnisées.
5. Ne pas documenter son parcours médical
Comptes rendus, radios, certificats, ordonnances, bilans…
Chaque pièce médicale a une valeur probante.
Classer et conserver l’ensemble du dossier médical est essentiel pour étayer les préjudices fonctionnels, esthétiques ou psychiques.
6. Accepter l’offre d’assurance sans avis indépendant
Une proposition d’indemnisation “raisonnable” peut en réalité être très inférieure aux montants habituellement retenus.
Un médecin conseil indépendant, associé à un avocat spécialisé, permet de vérifier la cohérence médicale et juridique de cette offre.
7. Confondre consolidation et guérison
La consolidation ne signifie pas la fin des symptômes, mais la stabilisation de l’état de santé.
Un diagnostic de consolidation trop précoce empêche la prise en compte de séquelles évolutives (douleurs, fatigue, troubles cognitifs, etc.).
8. Omettre les répercussions professionnelles
Incapacité à reprendre un poste, adaptation du rythme, reconversion forcée…
Ces éléments relèvent du préjudice professionnel, souvent sous-évalué ou oublié, alors qu’ils peuvent représenter une part importante du préjudice global.
9. Négliger les souffrances psychologiques
Anxiété, cauchemars, stress post-traumatique, peur de conduire…
Ces manifestations sont médicalement reconnues et indemnisables si elles sont correctement décrites et argumentées.
10. Se présenter seul à une expertise médicale
L’expertise est un exercice technique, souvent intimidant.
Être accompagné d’un médecin conseil de victimes garantit la défense contradictoire, la vérification du barème utilisé et la reformulation des symptômes en langage médico-légal.
Éviter ces erreurs, c’est préserver votre droit à une indemnisation juste.
Chaque dossier est unique : la qualité de la préparation, la précision des documents et la présence d’un professionnel indépendant font toute la différence.
👉 Contactez un médecin conseil de victimes avant toute expertise pour être accompagné efficacement.
FAQ
❓ Qui paie le médecin conseil de victimes ?
C’est la victime, mais ses honoraires peuvent être remboursés dans le cadre de l’indemnisation finale.
❓ Peut-on contester une expertise déjà réalisée ?
Oui, par une contre-expertise amiable ou judiciaire, notamment en cas de désaccord sur la consolidation ou le taux de déficit.
❓ Que faire si le certificat médical initial est incomplet ?
Il est possible de le compléter via un rapport médical complémentaire ou un bilan de suivi établi par un médecin.